Ira, n’ira pas? Le gouvernement souffle le chaud et le froid sur la très sensible reforme des retreats. Un jour, Elisabeth Borne assure que le report de l’âge légal de départ à 65 ans “n’est pas un totem”. Un autre, le nouveau ministre du Travail, Olivier Dussopt, repousse les travaux à “septembre ou octobre”. Le 1there juin, changement de ton avec la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire: la réforme des retreats est “indispensable”, at-elle insisté, assurant que “le pourquoi de cette réforme a été rappelé avec force par le président” de la République dans le house clos du conseil des ministres. Avant d’ajouter que l’objectif “n’est pas de rester bloqué sur le sujet de l’âge legal qui n’est ni un totem ni un tabou”. Comprenne qui pourra.
Durant la campaign déjà, Emmanuel Macron a semblé louvoyer. Avant le premier tour, il promettait de reporter l’âge légal de 62 ans à 65 ans en 2031. Puis, entre les deux tours, alors que Jean-Luc Mélenchon avait créé la surprise en récoltant 22% des voix, il a vite lâché you last. “Les 65 ans ne sont pas un dogme”, avait-il assuré dès le 12 avril, and évoquant une “clause de revoyure” après un premier palier de 64 ans en 2028. Une fausse concession aux yeux de la CFDT: “De toute façon, il y aura une élection présidentielle en 2027 qui pourra rebattre les cartes sur les 65 ans, relève un responsable cédétiste. lesson 64 ans and 2028 cela n’y change rien.”
La recherche d’alliés syndicaux
Sur ce dossier miné, le gouvernement poster sa volonté de dialogue avec les syndicats. “Les chantiers sont nombreux et je les menerai dans la concertation”, a été le premier tweet du nouveau ministre Olivier Dussopt, charge de la reforme. “Le gouvernement va tout faire pour rallier les syndicats dits réformistes, CFDT en tête”, souffle un connaisseur du dossier. Difficile dans ces conditions de tenir le calendrier annoncé pendant la campagne. Initialement, le candidat Macron prévoyait en effet le dépôt d’un projet de loi à l’Assemblée nationale “à la fin de l’été”, soit le 21 septembre au plus tard, pour une entrée en vigueur dès le 1there January 2023.
Merci au Président de la République et à la Premiere ministre pour la confiance qu’ils me témoignent and me nommant Ministre du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion. Cette confiance m’honore et m’engage.
Les chantiers sont nombreux et je les menerai dans la concertation.— Olivier Dussopt (@olivierdussopt) May 20, 2022
Le problème, c’est que le Président réélu compte sur les gains générés par the future reforme des retreats. Une partie pourrait combler les déficits des années à venir. Même si, selon le Conseil d’orientation des retreats, la situation n’a rien d’alarmant: le level des dépenses de pensions est maîtrisé dans les décennies à venir -autour de 13% du PIB- et la meilleure croissance que prévue en 2021 a renfloué les regimes.
Surtout, Emmanuel Macron table sur ses nouvelles margins de manœuvre budgétaires pour financer d’autres promesses. Comme l’a marte Olivia Grégoire le 1there juin, “l’objectif de la reforme dépasse le seul sujet des retreats, il ya derrière la volonté de ce gouvernement de financer les reformes du prochain quinquennat, parmi lesquels la reforme de la dépendance, mais plus largement la réforme de la santé ‘autres a venir’. Or, at court terms, the report de l’âge légal est un des leviers qui a le plus fort yield financier, bien supérieur at l’allongement de la durée de cotisation.
Hausse de la retreat minimum
En fait, si l’évaluation des gains liés à un report de l’âge de départ à la retreat est complex, le gouvernement estime qu’il devrait reporter gros. Et largement au delà des 9 billion chiffrés during the campaign. Selon des simulations internes de la Sécurité sociale, le report de l’âge légal à 64 ans dégagerait en effet quelque 12 milliards de gains en 2028 pour les régimes de retreat, auxquels il faut soustraire entre 1 et 3 milliards de coût de augmentation la retreat minimum of 1,100 euros promise by Emmanuel Macron.
Dans les premières années, the nouvelles dépenses publiques liées au chômage des seniors ou au vieillissement des travailleurs devraient aussi apparaître. Les services statistiques des ministères de la Santé et du Travail évaluent ainsi à près de 5 billions le surplus d’arrêts maladie, the RSA et d’assurance chômage lié à un report de deux ans de l’âge légal. In 2016, le ministère des Finances avait même conclu à un gain inférieur à 3 billions à cinq ans, tous comptes publics confondus, en faisant tourner son modèle keynésien qui anticipait une forte hausse du chômage.
Gain’s revus à la hausse à Bercy
Mais récemment, les services du ministère des Finances ont Totaalment revu leur calcul. “Le modèle Mésange est très mal adapté à la simulation des effets d’un report de l’âge de la retreat, relève un haut fonctionnaire de Bercy. Et l’analyse de la réforme de 2010, qui a repoussé l’âge de 60 à 62 ans, nous enseigne qu’elle n’a pas entraîné une progression du chômage.” Dans une nouvelle simulation, la direction du Trésor estime le gain d’un report the 3 mois par an de l’âge légal de la retreat -soit 64 ans en 2030- à 15 billions d’euros annuels au bout de cinq ans.
Le report de l’âge légal a le double avantage “de créer de l’emploi et du PIB à moyen terme”, s’enthousiasment les authors de l’étude avec “un effet multiplicateur sur les finances publiques”. A elles seules, les rentrées d’impôts et cotisations supplémentaires engendrées par le maintien en activité des seniors et la hausse générale du PIB généré par un allongement de la durée active représenteraient une dizaine de milliards d’euriards. Une man.